Vous vous dites surement que rien ne ressemble plus à une guêpe qu’une autre guêpe. N’en soyez pas si sûr. Sachez qu’il existe près de 200.000 espèces de guêpes à travers le monde. On en recense une bonne quinzaine en France, et il est fort probable que vous en ayez déjà croisé au cours de vos promenades dans les bois, ou pendant un repas dans votre jardin. Certes, vous n’allez pas vous attarder aux détails qui distinguent une guêpe d’une autre lorsque vous en apercevez une, mais parfois, il s’avère utile de connaître les espèces qui cohabitent avec nous sur le territoire.
Les guêpes : l’essentiel à savoir sur ces volants
Les guêpes sont des insectes volants qui appartiennent à l’ordre des hyménoptères. Bien qu’elles n’appartiennent pas à la même famille, les guêpes qui sont présentes en France présentent quelques similitudes au niveau physique. Ces insectes possèdent :
- Deux paires d’ailes membraneuses qui sont plus ou moins translucides et dont la seconde est dissimulée par la première.
- Un appareil buccal broyeur et lécheur
- Un dard
- Trois paires de pattes
- Une paire d’antennes
Le cycle de vie pour chaque espèce est également le même. Avant d’arriver au stade d’adulte, une guêpe passe obligatoirement par les cases : œuf-larve-nymphe.
Les guêpes que vous avez déjà croisées se classifient en deux catégories :
- Les guêpes solitaires
- Les guêpes sociales
Les guêpes solitaires de France
Les guêpes solitaires vivent et travaillent seules. Si la plupart d’entre elles construisent des nids, les autres se contentent de s’abriter dans des feuillages. Toutes les guêpes solitaires sont fertiles lorsqu’elles atteignent l’âge adulte. Insectes parasitoïdes, les guêpes solitaires pondent leurs œufs dans d’autres insectes. C’est de cette façon qu’elles contribuent à la lutte biologique, autrement dit, à la régulation des nuisibles.
Les guêpes fouisseuses
Les guêpes fouisseuses ne sont pas présentes uniquement en France. Il en existe pas moins de 9000 espèces à travers le monde. Pour leurs nids, les femelles utilisent des cavités déjà existantes ou des tiges de bois creuses. Parfois, elles se mettent à creuser des cellules dans le sol, après quoi, elles les remplissent avec des arthropodes comme des larves, des chenilles et des araignées. Paralysés par un venin, ces insectes reçoivent sans réagir les œufs de la fouisseuse. Lorsqu’ils éclosent, les larves se nourrissent de la proie qui est toujours vivante. Ce repas est frais et très nutritif pour les futures guêpes fouisseuses.
Les larves de guêpes fouisseuses se nourrissent d’insectes qui leur apportent des protéines. Quant aux adultes, elles se contentent de nectar, mais au besoin, elles peuvent également consommer de la viande.
Les guêpes pompiles
Il y a près de 4000 espèces de guêpes pompiles dans le monde, surtout dans les régions tropicales, cependant, il en existe quelques-uns en France. Les guêpes pompiles ont presque les mêmes comportements que les guêpes fouisseuses, à un détail près, ces premières ne chassent que les araignées. Après les avoir paralysés, les guêpes pompiles y introduisent leurs œufs (un par araignée). Les guêpes pompiles les emmènent ensuite dans le nid qui est bâti dans une cavité déjà existante ou dans un terrier abandonné.
Les guêpes maçonnes
Les guêpes maçonnes ou potières sont des guêpes solitaires de la famille des Vespidae et de la sous-famille des Eumeninae. Cette espèce de guêpe fabrique ses nids avec de petits nids d’argile, des particules de sable ou de la boue qu’elles mélangent avec de la salive. Les nids sont spécifiques pour chaque espèce. D’ailleurs, c’est à partir de la forme des nids que les naturalistes identifient le type de guêpes potières qu’ils étudient.
L’espèce de guêpe potière baptisée « eumènes » construit leurs nids avec des gouttelettes de vase. Le résultat est impressionnant, car les chambres de développement ressemblent par la suite à de petits pots de terre qu’elles se mettent à remplir avec des chenilles paralysées. Après la ponte, les eumènes referment derrière elles avec un opercule de terre. L’œuf unique est suspendu au bout d’un fil, et après l’éclosion, elle va se mettre à manger le stock de chenilles du nid.
Les odynères, quant à elles, construisent leurs nids dans le sol ou des pans de terre. Elles y aménagent des cellules qui sont séparées avec des cloisons. L’air est amené à l’intérieur de ces nids par des cheminées provisoires. Les provisions stockées dans ces nids se composent de larves de charançons et des chrysomèles qui ont été paralysées, mais assez pour qu’ils survivent. Les autres odynères préfèrent construire dans des tiges creuses de végétaux, ou des coquilles vides d’escargots.
Comment distinguer les guêpes solitaires ?
| Guêpes fouisseuses | Guêpes pompiles | Guêpes maçonnes | |
| Dimensions | Les guêpes fouisseuses mesurent entre 1 et 3 centimètres. | Les guêpes pompiles mesurent entre 15 à 25 mm, pour une envergure de 2.5 à 50 mm. | Les guêpes potières font entre 15 et 25 mm. |
| Couleurs | Elles sont noires et jaunes. | Ces guêpes ont le corps noir dans les zones paléarctiques. Leurs aides sont bleus violets. | Elles ont le corps noir orné de motifs, des bandes ou des rayures orange ou jaune dépendamment de l’espèce. |
| Morphologie | Ces guêpes ont une taille allongée. Leurs antennes sont longues et elles possèdent des pièces buccales de type broyeuses. Leurs pattes arrière sont longues. | Chez le mâle, les antennes sont plus longues. Elles ont un scape court. On retrouve sur la tête orthognathe trois ocelles. L’abdomen n’est pas pétiolé. Ses pattes sont longues. | Elles possèdent trois paires de pattes reconnaissables avec des bandes colorées. Son abdomen est de la forme d’une goutte d’eau qui s’amincit jusqu’au bout de la taille. Ses antennes sont légèrement recourbées. |
Les guêpes sociales
Les guêpes sociales vivent en colonies. Elles construisent leurs nids, soit dans le sol soit en l’air sur des branches ou dans la cime des arbres. Une colonie de guêpes sociales est régie suivant une organisation « reine » – « ouvrière » – « mâle ». Chaque année, les guêpes abandonnent leur ancien nid de papier et elles en reconstruisent un neuf. Les logis sont donc à usage unique. Ils ne sont jamais recolonisés l’année d’après. À dire vrai, ce sont les reines survivantes qui reconstruisent les nouveaux nids pour la nouvelle colonie qu’elle est sur le point d’engendrer.
En France, les principales guêpes sociables visibles sont :
- La vespula germanica
- La vespula vulgaris
- La vespa crabo ou frelon européen
- La poliste ou guêpe gauloise
- La Dolichovespula sylvestris ou guêpes des bois
Comment reconnaître les espèces de guêpes sociales ?
| Dimensions | Couleurs | Morphologies | |
| Vespula germanica | La guêpe germanique lambda fait 13 mm de long. La reine en fait 18 mm. | Sa coloration est typique. Son corps présente une alternance de bandes jaunes et noires. | Cette guêpe possède des taches sur son abdomen. |
| Vespula vulgaris | Les reines mesurent environ 20 mm, tandis que les ouvrières font entre 12 à 17 mm. | Ces guêpes sont noires et jaunes. | Ces guêpes ne possèdent pas de points noirs sur le tergite. |
| Vespa crabro | La reine : 35 mm L’ouvrière : 18 à 25 mm Le mâle : 21 à 28 mm | Son abdomen est rayé de noir et de jaune. | Son thorax, son abdomen et ses antennes sont teintés de roux. |
| Poliste | La reine : 13 à 18 mm. L’ouvrière : 12 à 15 mm Le mâle : 12 à 15 mm | Elles sont jaunes et noires avec des antennes jaune orangé. | Les guêpes gauloises ont un corps plus élancé et un abdomen fuselé. Elles ont de longues pattes et des ailes différentes. Leurs antennes sont en forme de massue. |
| Dolichovespula sylvestris | La reine : 15 à 19 mm L’ouvrière : 11 à 15 mm Le mâle : 13 à 17 mm | La guêpe des bois est jaune et noire. | Cette guêpe possède de gros yeux, de puissantes mandibules et un thorax en forme de goutte. |
